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Paule STOPPA nous a quittés

 

 

Critique d’art, ancienne collaboratrice du Patriote, elle avait été vice-présidente des Amis de la liberté.

 

C’était une grande Dame ; son souvenir restera vivant et vivace dans nos mémoires et dans nos cœurs.

 

Lors de ses obsèques, François Voisin, un de ses amis, a lu un extrait du Poème de l’arbre, qu’elle avait publié en 2002 dans Éloge du possible :

 

 

 

 

 

Poème de l’arbre

 

(Extrait)

 

 

 

Arbre où sont tes racines ?

 

Qu’on s’y blottisse s’y enfouisse,

 

à peine issu d’entre les mains des femmes,

 

réseaux de veines, entrelacs d’ongles, doigts

 

 

 

loin d’elles, qu’on se tapisse,

 

touffe de ténèbres en suspens,

 

la terre autour

 

 

 

comme chignon sous la résille,

 

l’enchevêtrement, le fouillis,

 

les bouts de bois qui s’éparpillent

 

les brindilles, les aiguilles

 

 

 

tresses, toisons qu’un rien délie,

 

sauf la parfaite rectitude

 

un linceul de feuilles fanées, un arôme, une odeur perverse

 

 

 

un lit d’humus, l’osmose s’accomplit

 

s’y couler, s’y coucher,

 

 

 

épouser les noirs capillaires, cheveux de Vénus, fougères,

 

arbres et troncs, cèdres, micocouliers

 

 

 

avec la sève, avec le sang

 

par maints canaux maints orifices

 

percer le sol trouer le ciel

 

 

 

être

 

balbutiements des pins, respiration des palmes

 

houle, roulis d’oliviers sous le vent

 

quelques notes au sein du silence

 

 

 

l'oratorio

 

de toute chair émancipée,

 

à l’heure dite,

 

à travers le treillis des branches

 

 

 

 

 

(Paule STOPPA,

 

in Éloge du possible, éditions de l’Ormaie, 2002)